Matériel du machiniste

Pouvoir disposer du matériel courant à proximité immédiate d’un chantier sur scène permet d’économiser du temps en recherche, en déplacements et donc de gagner en efficacité. Un stock de matériel consommable (scotch, visserie, boulonnerie…) peut être rangé dans une servante d’outillage.

Les adhésifs

• Le gaffer : caractérisé par sa forte viscosité, généralement utilisé en noir mat ou brillant, son support toilé permet une découpe aisée par morceaux. Attention, il n’est pas extensible et se déchire facilement. Il est conseillé de ne pas l’utiliser sur les planchers en bois tendre mais lui préférer un adhésif de type tapis de danse.
  Eviter de l’utiliser en fixation de multipaires sur porteuse. La facilité du gaffer à se déchirer risque d’entraîner une chute du câble. La colle déposée sur les câbles fixés au gaffer exige un traitement immédiat de nettoyage.
• Le scotch d’électricien (ou barnier) : d’une grande variété de couleurs, il est surtout utilisé par le machiniste pour le repérage de position (hauteurs de porteuses, positions de rideau sur patience…). Sert également en repères de positions d’artistes, d’accessoires ou de décors sur un plancher ou un tapis de danse.

• Le scotch de tapis de danse : comme son nom l’indique, il fait office de liaison des lés de tapis de danse. De viscosité moins forte que le gaffer (il ne laisse pas de résidus de colle), il est très extensible, si bien qu’une fois déroulé, il est nécessaire de relâcher sa tension avant de le poser sur le matériel à fixer (le scotch pouvant se rétracter et amener des plis dans les moquettes ou tapis de danse). En noir, blanc, rouge, bleu, gris, jaune, il permet de s’adapter à un coloris spécifique de tapis. Ses champs d’application sont vastes : balisage au sol, repérage d’obstacles, fixation de moquettes…
• Le double face : de viscosité supérieure au gaffer, ses deux faces sont adhésives. Il est convenu d’appliquer au préalable une couche de scotch tapis de danse sur la surface des planchers de scène avant la pose du ruban double face, évitant l’arrachage de lames de bois lors de la dépose. La pellicule de protection n’est pas élastique, le scotch double face se pose donc sans tension.
• Le scotch phosphorescent : on l’utilise en repère de position sur scène. Sa particularité est de se charger à la lumière et de restituer celle-ci dans le noir. La viscosité du scotch phosphorescent est relativement faible et nécessite la pose d’un morceau de scotch transparent en sur couche pour garantir un bon maintien.
• Le scotch papier : très utile pour les travaux de peinture, par sa faible viscosité et sa raideur, il permet de fabriquer des masques pour éviter les coulures, tout en gardant l’intégrité de la surface collée. En vieillissant, ce scotch durcit et devient difficile à désolidariser du support.
  
  

L’outillage

• Le cutter : pour les travaux de découpe bien finis (moquette, scotch tapis de danse, …). Rentrer impérativement la lame dans son logement après utilisation.
• Les clés : le panel indispensable de clés à oeil et à tube débouché, s’étend de 8 à 22 mm. La clé à cliquet, avec une gamme de douille de 13 à 22 mm, est très pratique pour la boulonnerie de grande taille.
• Les clés 6 pans : les crochets de moteurs, suivant les modèles, sont équipés en vis 6 pans sous des pas variables.
• La visseuse/dévisseuse : il y a à tout moment sur un plateau une vis à enlever ou à poser. Une visseuse doit toujours être à portée de main du machiniste, avec son accumulateur chargé. Le nombre d’accumulateurs disponible pour une visseuse doit permettre de faire un cycle charge/décharge, sans qu’il y est rupture du stock d’accumulateurs lors de la phase de montage des décors (trois accumulateurs par visseuse permettent assurément de couvrir les besoins d’une grosse production).
• Les embouts de vis
  deux familles incontournables d’empreintes de vis :
  
  
  • les cruciformes de type PZ 1 ou 2 ou PH. Ils ont assez fragiles et doivent s’utiliser dans l’axe de la visseuse sous peine de détruire l’empreinte de la vis.
    Ils présentent l’avantage d’être utilisables -sous certaines précautions- pour quasi toutes les empreintes cruciformes PZ ou PH.
    
    
    
    
    
  • les 6 pans de type TORX. Beaucoup plus résistants que les embouts cruciformes, ils respectent l’empreinte de la vis, l’engagement de l’embout se faisant en fond de gorge.
    Indispensable pour la visserie de grand diamètre et de longue taille ou pour les travaux en série, l’embout TORX demande moins d’efforts de pression sur la visseuse.
    
    
    

• La visserie bois : il est indispensable de disposer sur un plateau de vis à bois (type VBA) d’une gamme de diamètre et de taille étendus. Diamètre de 3 à 6 mm / taille de 25 à 100 mm.
• Le serre-joint : il trouve son utilité dans l’atelier de constructions des décors et sur le plateau en cours de montage, lors de l’assemblage de châssis ou de fixation d’éléments légers (liaisons de châssis de découvertes, de praticables…).
• Le double mètre : pour les mesures en travaux de découpe bois et métaux.
• Le double décamètre : pour les mesures au sol et des hauteurs de porteuses ou de ponts…
  Pour une mesure de hauteur de porteuse, fixer le “zéro” du décamètre sur le pont ou le tube de porteuse par un petit morceau de barnier. Appuyer la porteuse à sa hauteur désirée en lisant la mesure sur le décamètre. Tirer un coup sec pour décrocher le décamètre.
  Le mètre laser permet des prises de mesures fiables et rapides de mise en œuvre.
• Le cordeau traceur : permet de tracer au sol des lignes de repères. Pour tracer une ligne visible sur une grande longueur, on tend le cordeau entre les points de repère, un machiniste bloque avec son pied le fil du cordeau approximativement en son centre, puis soulève et relâche le fil de chaque côté.
• Le cutch : règle à échelles multiples permettant une prise de mesure sur plan ou un traçage des lignes de découvertes.
• La lampe frontale ou de poche : équipement utile lors des services de travail consacrés aux réglages des lumières, le plateau étant plongé dans la pénombre. Elle permet également de guider l’artiste aux entrées et sorties de scène.
• La pince multifonction : l’outil rapide de dépannage flanqué à la ceinture du technicien, il intègre une pince étau ou plate, des tournevis cruciformes ou plats, un couteau, un tire-bouchon, un poinçon… il ne saurait toutefois pallier l’absence d’outillage dans un atelier ou une servante.
  
  
  
  
  
• Epingle à nourrice et les ouzos : très utile pour résoudre divers problèmes de costumes pendant le jeu.

Les colliers de liaison

Les colliers de liaison, selon les modèles utilisés, permettent le raccordement de tubes sur un support d’accroche (porteuse, pont, lisse...).

Deux familles de colliers de liaison :

• les colliers fixes orthogonaux : permettent un raccordement des tubes à 90°. Ils sont surtout utilisés pour les tubes de diamètres identiques 50/50, 60/60, ou différents 60/50,
• les colliers mobiles : ces colliers de liaison sont pivotants, ils permettent de mettre en pratique une importante variété de géométrie de construction.
  Utilisables pour les configurations de diamètre 50/50, 60/60.

Les colliers d’accroche

On peut les utiliser pour raccorder de l’élingue simple sur un support d’accroche. La CMU doit être estampillée comme pour tout accessoire de levage. Le collier d’accroche se présente sous forme de deux flasques dissociables ou fixés autour d’un axe. Le raccordement de l’élingue peut être fait au moyen d’un maillon rapide ou d’un mousqueton.

Les tubes

Des tubes acier ou aluminium déclinés sous différents diamètres et longueurs, garnissent les râteliers de tous les lieux scéniques, permettant la réalisation :

• de sous-perche, d’équipes à main… Utiliser de préférence du tube aluminium de 42 ou 50 mm pour les équipes à main. Pour un diamètre de tube équivalent, la masse linéaire de l’acier est trois fois plus importante que l’aluminium,

• d’un étayage de plancher,
• de rallonge de porteuses,
• de déport pour l’accroche de projecteurs,
• d’un lestage de toile, de tulle… Préférer du tube acier à l’aluminium, le poids plus élevé permet de créer une tension importante dans la fibre. Le fourreau plastifié d’un cyclorama étant fragile, son lestage se fait avec du tube aluminium.
  La constitution d’une longueur de tube importante se fait en raccordant des tronçons de tubes par un manchon interne dûment fixé (soudé, boulonné ou scotché).

Les platines (ou taquets)

Supports en métal ou en bois servant de fixation pour un fil sous tension. Le blocage provisoire des fils de commande se fait par une fixation en nœuds croisés sur la palette de la platine (cf “nœud de palette”).

La gaffe

La gaffe est composée d’un manche en bois équipé d’un outil (la pointe sert de repoussoir, le coté fait office de “harpon”). Cet outil détourné de sa fonction usuelle en marine (pour les manœuvres d’accostage ou d’appareillage), est utilisé sur un plateau pour brider provisoirement une porteuse en cours de manœuvre, pour saisir du câblage ou une guinde et en toutes circonstances, pour attraper ou repousser du matériel hors de portée de main, par exemple depuis une passerelle de service.

La taille idéale d’une gaffe est dépendante des possibilités d’accès dans le théâtre (distance passerelles / porteuses, dimension des accès aux passerelles…). L’outil se fixe sur le manche par collage et vissage.

Les guindes, les fils

Un râtelier de stockage est indispensable afin de préserver les guindes et de proposer une diversité de qualité, de longueurs et de diamètres. Il est notamment nécessaire d’être pourvu en guindes de longueur au moins égale à la distance plateau/gril. Posséder une gamme de fils courts permet de réaliser de petites fixations comme le nouettage de câbles électriques ou son sur porteuses.