Chaque cintrier affecté à une manoeuvre de porteuse a comme outil à sa disposition une conduite détaillée du spectacle portant les informations suivantes :
Le cintrier se présente à son poste de manoeuvre sur indication du régisseur de scène lui signifiant sa mise en préparation.
Le cintrier saisit à pleine main les deux chanvres de commande, donc immobilisant la porteuse et pouvant ainsi libérer le frein. Sur le “top” du régisseur, le cintrier engage la manoeuvre en ne perdant pas de vue le chanvre défilant sous ses yeux, le pré-repère signifiant pour lui l’amorce de la phase de décélération, et le repère, l’immobilisation totale de la porteuse.
Les frottements induits par le chanvre de commande, la mère de famille et les renvois de suspentes s'ajoutent à la sensation de réelle difficulté à vaincre l'inertie d'une porteuse à l'instant de son amorce de manoeuvre. Ils ne sont pas nécessairement issus d'un déséquilibre du système. Si l'inertie d’une porteuse au début de sa manoeuvre est difficile à vaincre à la force des bras, l'inertie d'une porteuse en mouvement doit être maîtrisée par le cintrier, celui-ci exerçant un contrôle permanent sur le chanvre de commande afin de contrôler la prise de vitesse de la porteuse.
Attention aux guindes flottantes équipées sur une porteuse en mouvement d'appui.
Elles peuvent se boucler autour de matériel au sol ou dans le cintre, voire de personnel.
Les manœuvres en jeu de porteuses se font le plus souvent en aveugle, le décor ou la draperie pouvant masquer la scène. En cas de présence d’artistes ou de personnel à proximité ou sous la charge de la porteuse manœuvrée, un relais par intercom doit être effectué par le régisseur ou tout autre machiniste ayant une vision dégagée de la scène.
Saluons la performance du cintrier affecté à la manoeuvre du taps d’avant-scène quand celui-ci remplace un rideau mécanisé. Hormis les manoeuvres formatées du rideau de début et de fin d’acte, les manoeuvres de saluts s’effectuent “à volonté”, en fonction de la durée des salves d’applaudissements du public. Le cintrier exécute ses manoeuvres de charge et d’appui avec une vitesse très rapide, en enchaînements d’allers et retours à la demande du régisseur ordonnançant les vagues successives de saluts d’artistes montant et descendants la scène en les hélant de vive voix. En plus de l’effort physique important mis dans ses manoeuvres, le cintrier doit être très attentif aux “tops” de manoeuvres du rideau diffusés à l’intercom où se mélangent les ordres aux artistes, les tops lumière pour les “noirs de saluts” et le brouhahas assourdissant venant de la salle.