Un câble est un assemblage de fils métalliques constitués en torons, eux-mêmes rassemblés autour d’une âme textile ou métallique. Les câbles courants comportent de 6 à 7 torons composés de 7 à 61 fils.
En comparant deux câbles de même diamètre, ceux-ci peuvent être composés d’un nombre différent de fils, le diamètre de ces fils étant différent : le câble le plus rigide est celui constitué de fils de plus gros diamètre. Le câble le plus souple est constitué de fils de plus petit diamètre. Ce câble a une charge de rupture inférieure à celle du câble rigide.
Constitution d’un câble
Lors du commettage, la première étape est la constitution de torons de fils par le torsadage de ceux-ci. Puis intervient le torsadage des torons de fils autour de l’âme, effectué dans le sens inverse de celui des fils, constituant ainsi le câble. Ces deux sens de torsadage (fils et torons) peuvent être inversés, donnant au final un aspect de câble commit en S ou en Z. Il faudra rouler (ou plier) le câble dans le sens du toron tout en le dévrillant à chaque spire de lovage, en évitant la formation de boucles et un pliage trop serré. Ce procédé de roulage doit également être adopté pour les élingues acier.
Les câbles acier couramment utilisés en levage dans le domaine du spectacle ont une résistance à la rupture allant de 150 à 200 daN/mm2. Un câble, malgré son aspect robuste reste un élément fragile.
L’utilisateur doit effectuer un contrôle visuel rigoureux de l’aspect du câble avant son utilisation, en vérifiant :
La surcharge appliquée à un câble se répartit uniformément sur l’ensemble des fils constitutifs. S’il apparaît que certains fils sont rompus ou déformés, la répartition de l'effort sera délivrée sur les fils restant valides, ou sur un certain nombre de torons. Il est donc clair que la valeur de la charge de rupture initiale n’aura plus cours et le câble devra être mis au rebut (ne pas hésiter à utiliser la pince coupe câble pour une mise hors service définitive).
Pour éviter la formation de boucles ou de coques, causes de ruine et d’usure, un câble se déroule de préférence sur un chevalet avec un contrôle de la vitesse du touret, celle-ci devant être régulière et être stoppée sans effet d’inertie lors de l’arrêt du déroulage.
Méthodes correctesLe débit d’un câble s’effectue avec une pince coupe câble, outil permettant la cisaille et la pose de manchon.
Avant la coupe, un morceau de ruban adhésif de type “barnier” posé dans le sens du toron, permet d’éviter le détoronnage du câble et son effilochage. La coupe du câble s’effectue au milieu de l’adhésif.
Le diamètre d’enroulement courant est de 22 fois le diamètre du câble.
Exemple : un câble de 6 mm de diamètre et de 61 fils doit être utilisé avec une poulie de diamètre de réa égal à : 6 mm x 22 = 132 mm.
Plus spécifiquement, le tableau ci-dessous donne le diamètre d’enroulement pour un type de câble donné.
Câble | Diamètre d’enroulement |
---|---|
7 fils | D = 48 d |
9 fils | D = 37 d |
37 fils | D = 24 d |
61 fils | D = 22 d |
Un câble est transformé en élingue lorsque en son extrémité se trouve une terminaison d’accroche. Au même titre qu’un nœud au bout d’une guinde, la terminaison va provoquer un affaiblissement sensible de la valeur de rupture de l’élingue.
Le calcul de la CMU pour une élingue livrée par un fabricant intègre les valeurs de terminaisons. Il n’y a pas lieu pour l’utilisateur de déduire celles-ci à nouveau. La déduction se fait pour une confection artisanale d’élingue.
En fonction du type de terminaison équipée, la valeur de rupture du câble se doit d’être minorée de :
Pour la pose de plusieurs serre-câble sur un câble : on déduit 20 % de la valeur initiale de la charge de rupture du câble pour trouver sa nouvelle valeur de CR (charge de rupture).
Exemple : un câble de 6 torons x 19 fils équipé de serre-câble voit sa charge de rupture initiale de 2 250 daN minorée de 20%, soit une nouvelle CR de 1 800 daN.
Les serre-câble permettent de réaliser une terminaison d’élingue ou une jonction entre deux câbles. Les serre-câbles couramment utilisés sont “à étrier”. Ils sont composés de deux éléments : la selle, et l’étrier avec un filetage à ses extrémités. L’usage de serre-câble entraîne une perte de résistance de 20% de la charge de rupture du câble.
Le choix d’un serre-câble se fait en fonction du diamètre de câble utilisé. Le diamètre de la selle du serre-câble doit être légèrement supérieur à celui du câble, en aucun cas inférieur. Le nombre de serre-câbles à installer est dépendant du diamètre du câble.
Nombre de serre-câbles en fonction du diamètre du câbleDiamètre du Câble | Nombre de serre-câbles |
---|---|
3 à 12 mm | 4 |
12,5 à 20 mm | 5 |
22 à 25 mm | 6 |
25 à 35 mm | 7 |
35 à 50 mm | 8 |
L’étrier doit impérativement venir boucler le côté brin mort (bout du câble soumis à aucune tension) tandis que la selle, ou semelle, doit accueillir le brin actif du câble (partie du câble soumise à la tension). Un montage inversé entraîne des déformations (voire des amorces de ruptures) sur le brin actif par écrasement de l’étrier sur les fils, rendant le câble inutilisable après démontage des serre-câbles. Il faut veiller à respecter un écart entre chaque serre-câble de 6 à 8 fois le diamètre du câble. Le premier serre-câble se pose au plus près du cosse coeur afin de garantir un bon maintien dans la boucle. Le serrage des écrous d’un serre-câble s’effectue alternativement d’un écrou à l’autre.
La pose d'un scotch en bout de brin mort et couvrant le brin actif est recommandé. Il permet de contrôler l'éventuel glissement du brin actif par rapport au brin mort du câble et prévient également des blessures corporelles occasionnées par l'effilochage du câble.
Le cosse cœur est un élément de terminaison de l’élingue. Il trouve sa place dans la pliure du câble. Il minimise les efforts mécaniques sur les fils du câble, tout en lui imposant un rayon de courbure acceptable. Sa largeur de gorge doit être légèrement supérieure au diamètre du câble.
Montage d’un cosse cœur